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Page:Revue des Deux Mondes - 1848 - tome 21.djvu/928

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talent a des rapports intimes, et qu’on ne saurait méconnaître, avec son pays. Il représente jusqu’à un certain point les opinions démocratiques en Angleterre : comme elles, purement populaire d’abord, il devient plus tard philosophe et penseur ; parti de la rue, il finit par pénétrer dans les sphères sociales les plus élevées. L’auteur de Pickwick offre un des très rares exemples d’une réputation faite par le peuple et s’imposant à la mode. Comme bien d’autres, Dickens a trop réussi par ce qu’il a fait de moins bon, et, si l’on ne devait voir en lui qu’un des héros de la Slang litterature, ce ne serait, à parler franchement, guère la peine de s’occuper de lui ; mais il y a chez Dickens, ainsi que nous le remarquions, autre chose que le Bow-Street reporter, que le sténographe des débats de la police correctionnelle[1]. C’est un esprit d’une grande profondeur et d’une rare étendue, bien qu’absolument dénué d’élévation, et volontiers nous lui appliquerions en finissant ce mot du docteur Johnson à propos de Swift : « Qu’il tente de s’élever, et il tombera à coup sûr ; mais qu’il creuse, et il ne manquera jamais de trouver. »


ARTHUR DUDLEY.

  1. Pendant que Charles Dickens occupait le poste de sténographe au Chronicle, il s’est rendu surtout remarquable par sa manière de raconter les débats de la cour correctionnelle de Bow-Street.