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RAPPORTS DE L’ÉTAT


AVEC L’ÉGLISE EN ANGLETERRE.




AFFAIRE DE L’EVÊCHE DE HEREFORD.




Le moment est peut-être mal choisi pour parler d’une controverse purement religieuse. La chute des institutions temporelles fait un tel bruit et soulève une telle poussière, qu’il reste à l’attention publique bien peu de loisir pour des sujets moins bruyans et moins populaires, quoique d’un intérêt plus sérieux et plus durable. Toutefois, comme la question particulière dont nous voulons dire ici quelques mots touche aux questions de l’ordre le plus général, comme elle jette beaucoup de jour sur la situation intérieure d’une des principales églises de la chrétienté, et comme elle a produit en Angleterre une agitation profonde qui n’est pas encore éteinte et qui renaîtra tôt ou tard avec une énergie nouvelle, nous nous hasarderons à exposer brièvement les circonstances qui ont signalé la nomination du docteur Hampden à l’évêché de Hereford.

Le mouvement religieux a suivi en Angleterre, dans ces dernières années, de nombreuses péripéties. Vers 1835 et 1836, le progrès croissant des tendances rationalistes dans l’église anglicane avait provoqué la réaction plus orthodoxe et plus sacerdotale qui se personnifia avec un admirable éclat dans l’école d’Oxford. Parmi les hommes les plus marquans de l’école philosophique était le docteur Hampden ; il avait