de la place sans compromettre en rien l’écoulement, et l’on épargnerait au génie militaire, qui résiste avec grande raison, une dépense d’un million. Ce n’est pas de ce côté qu’il faut employer les millions qu’on aurait à jeter dans les fortifications de Dunkerque. Il vaut mieux chercher du côté de la mer la place des ouvrages démolis en vertu du traité d’Utrecht. La gauche du port était alors occupée par une citadelle dont la mer battait l’escarpe septentrionale ; le chenal était flanqué de quatre forts, le Grand-Risban, armé de 46 canons, le château Gaillard, le Revers et le Petit-Risban ; les musoirs des jetées étaient appuyés sur le château Vert et le château de Bonne-Espérance, armés chacun de cinquante pièces de canon. Ainsi, deux cents pièces de canon étaient en batterie là où l’on aurait aujourd’hui peine à en placer une douzaine. Quand tout cela sera rétabli, il sera temps de discuter des tracés de dérivation dont le moindre inconvénient, serait d’intercepter les communications rapides qu’il importe tant au commerce d’établir entre les voies de terre et le port, et de diminuer la valeur et l’étendue de terrains qui doivent se couvrir de constructions nombreuses et devenir pour l’état une ressource financière d’une haute importance.
Voilà ce qu’il faut faire pour accroître dans une énorme proportion le mouvement maritime et commercial du pays.
Depuis 1815, la population de Dunkerque est montée de 21,057 habitans à 24,562 ; elle est encore de 4,000 ames au-dessous de celle