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Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 1.djvu/819

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RESTAURATION DU MUSÉE.


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L’assemblée nationale vient de voter une allocation de 2 millions pour réparer plusieurs salles du musée du Louvre et pour faire, dans la disposition générale des objets d’art, un grand changement, dont une expérience récente a prouvé la convenance et la nécessité. Sur cette somme de 2 millions, la moitié s’applique à la galerie d’Apollon, qui, au pied de la lettre, tombe en ruines, et qu’il faut, non pas seulement restaurer, mais reprendre en sous-œuvre. L’autre moitié est destinée au parquetage des nombreuses salles dites du bord de l’eau, à la restauration des voûtes, à l’élargissement des jours, enfin à la décoration du grand salon et de la salle dite des Sept Cheminées. On sait que ces deux salles doivent recevoir, la première un choix de chefs-d’œuvre de toutes les écoles étrangères, l’autre les productions les plus remarquables des artistes français. Désormais le Louvre aura sa tribune, comme le musée de Florence. Imiter le bien partout où on le trouve est toujours une excellente chose.

Les crédits nécessaires à ces grands travaux ont été demandés à l’assemblée nationale par M. Vivien, et, pour les obtenir, il lui a suffi de dire en deux mots l’usage auquel il les destinait. Félicitons-nous de voir la France, au milieu des plus grandes préoccupations politiques, conserver pieusement le culte des arts. Il est vrai que jamais largesse ne vint plus à propos. La galerie d’Appolon, étayée de toutes parts, offrait depuis long-temps le spectacle affligeant d’une ruine au milieu d’un palais splendide. Quant à la convenance d’une disposition nouvelle dans la collection du Louvre, l’heureux essai tenté dernièrement par M. Jeanron, directeur du Musée, a montré tout ce que cette admirable collection pouvait gagner à un arrangement judicieux et méthodique. En voyant le grand salon transformé tout à coup en un sanctuaire de la peinture, chacun s’est demandé si des Raphaëls et des