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LES ÉTATS D’ORLÉANS.
LE CARDINAL DE LORRAINE.

Plus elle s’imaginera que nous les redoutons, plus elle mettra de furie à les avoir. Elle ira, s’il le faut, les chercher elle-même.

LE DUC DE GUISE.

Vous m’avez l’air de viser juste.

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Il me tarde qu’elle soit là !

LE DUC DE GUISE.

Prenez patience ! elle est auprès du roi ; vous l’attendrez long-temps.

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Si nous allions la chercher ?

LE DUC DE GUISE.

Je le veux bien, entrons : délivrons notre petit maître.

UN HUISSIER, ouvrant la porte des appartemens du roi et annonçant :

La reine !

(Le duc et le cardinal s’inclinent profondément, pensant que c’est la reine-mère que l’huissier vient d’annoncer.)



Scène XV.

Les mêmes, LA REINE.


LA REINE.

Quels saluts ! ils ne sont pas pour moi, je pense.

LE DUC DE GUISE, se relevant.

La méprise est heureuse !

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Je pensais, en levant les yeux, rencontrer un visage…

LA REINE.

Moins ami, peut-être ?

LE CARDINAL DE LORRAINE.

J’allais dire moins charmant, mais ce sont de ces choses que les oncles ne disent pas.

LA REINE.

Eh bien ! messieurs mes oncles, puisque vous attendez la reine, la reine qui n’est pas votre nièce, tenez-vous sur vos gardes. Le temps est à l’orage !

LE DUC DE GUISE.

Elle est chez le roi ?

LA REINE.

Oui.