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UN MOT


SUR LE 24 FÉVRIER.




La Société et les Gouvernemens de l’Europe depuis la chute de Louis-Philippe jusqu’à la présidence de Louis-Napoléon Bonaparte, par M. Capefigue.[1]




On s’est demandé souvent : Faut-il réfuter la calomnie ? faut-il la laisser parler et garder devant-elle un dédaigneux silence ? N’est-ce pas la meilleure réponse à lui faire ? Dans un temps où l’on ne voit pas deux personnes du même avis sur un individu ou sur un fait ; quand il est presque impossible de s’entendre sur quelque chose ou sur quelqu’un ; quand il n’y a pas un homme ou une action qu’on ne juge de vingt manières différentes ; lorsqu’enfin les imputations les plus odieuses sont répandues avec une facilité, accueillies avec une indifférence qui les rend presque innocentes, tant les blessures qu’elles causent sont peu profondes, à quoi bon s’enquérir de ce qui se dit ou de ce qui s’imprime, et pourquoi donner à l’apologie une importance qu’on n’accorde plus à l’attaque ? Encore si l’accusation tombait de haut, si elle venait de quelque adversaire sérieux, le trait pourrait porter et mériterait qu’on le parât. Il serait nécessaire, il serait urgent d’éclairer à la fois le public et l’écrivain lui-même dont l’autorité aurait égaré ses lecteurs.

  1. Paris, tome 1er , chez Amyot, 1849.