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DE


L’IMPÔT SUR LE REVENU.




La situation de nos finances est critique. En vain l’assemblée constituante a-t-elle fait les plus grands efforts pour libérer le trésor des engagemens que lui avait légués la monarchie et pour combler les vides encore béans que la révolution de février avait ouverts ; en vain a-t-elle chargé de 62 millions et demi de rentes 5 pour 100 le livre de la dette publique ; en vain a-t-elle opéré, sur les dépenses de l’état, des retranchemens dont quelques-uns étaient imprudens ou impossibles ; nous sommes encore bien loin de cet équilibre tant souhaité et tant promis, que tous les gouvernemens montrent au pays en perspective. Pour le passé comme pour le présent ; le déficit nous menace toujours. Dans l’exposé qui précède le budget de 1850, M. le ministre des finances déclare que le découvert de 1849 ne sera pas inférieur à 184 millions, et que la somme des découverts, au janvier 1850, atteindra le chiffre énorme de 550 millions. Quant aux résultats probables de l’année qui va bientôt commencer, M. Passy annonce, au premier aperçu, pour le cas où l’on suivrait les erremens habituels, une différence de 320 millions entre les recettes et les dépenses. Le découvert, à ce compte, dès le 31 décembre 1850, s’élèverait à 870 millions. On toucherait encore une fois à ce déficit d’un milliard que les financiers du gouvernement improvisé le 24 février reprochaient à la monarchie d’avoir accumulé sur leurs têtes.

On pourra trouver que l’exposé du budget charge un peu, et très évidemment