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LES QUESTIONS


POLITIQUES ET SOCIALES.




IV.
DES MOYENS DE DIMINUER LA MISERE.




I. – LA RICHESSE ETANT LE PRODUIT DU TRAVAIL ASSISTE DU CAPITAL, POUR QU’ELLE DIMINUE, IL FAUT QUE LE TRAVAIL SE PERFECTIONNE ET QUE LE CAPITAL SE MULTIPLIE.

Dans les contes de fées ou les Mille et une Nuits, on passe en un clin d’œil de la pauvreté à l’opulence, par un procédé peu varié au fond. Un bon génie ou une fée bienfaisante suscite la richesse par le seul effort de son caprice, ou c’est un prince généreux qui la tire d’un inépuisable trésor. Les gouvernemens européens, celui de la France plus que tout autre, sont aujourd’hui mis en demeure de produire des merveilles semblables à ce qu’accomplissent, dans les rêves des romanciers, les êtres volontaires inventés par de poétiques imaginations. On les somme de guérir la misère qui afflige la société. Malheureusement ils n’ont pas de fée à leurs ordres. Quant aux génies, n’en parlons pas, le lecteur croirait que nous faisons un mauvais jeu de mots, si nous disions qu’ils n’en ont pas à leur service. Les princes magnifiques n’existent plus ; d’ailleurs le trésor où ils puisaient s’alimentait par, l’impôt ; si donc la société est pauvre, ce n’est pas eux qui détruiraient cette pauvreté. Que faire donc ?