EN ALLEMAGNE
DEPUIS LA REVOLTUION DE FEVRIER.
Toutes les révolutions ne sont pas fatales aux travaux de l’esprit. C’est dans une démocratie turbulente que l’antiquité a produit ses chefs-d’œuvre ; les merveilles de l’art italien ont enchanté le monde à travers les tourmentes du XVIe siècle, et la prose française est sortie tout armée du sein de nos guerres civiles. Le sentiment du péril, la nécessité d’agir, les émotions du combat, ce sont là des choses qui tiennent l’intelligence en éveil et souvent lui révèlent ses forces. Ne pensez-vous pas cependant qu’il faudrait une foi robuste pour attribuer la même influence à la période où nous vivons ? Il semble réservé à notre siècle d’assister, comme les époques barbares, à des révolutions sans idéal, à des révolutions que ne guide aucun principe honnête et que nul progrès ne justifie. Quand on se bat pour ses convoitises et ses vices au lieu de se battre pour une pensée, le niveau de l’intelligence générale est abaissé par les hontes d’une pareille lutte. Je cherche en vain quelles