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LES


ETOILES FILANTES.




Recherches sur les Étoiles filantes, par MM. Coulvier-Gravier et Saigey.[1]




Il n’y a pas très long-temps que l’astronomie, ayant pénétré les principaux secrets du monde, s’est efforcée de jeter quelques regards dans les profondeurs de l’univers. Il faut en effet distinguer, à l’exemple d’un penseur contemporain, le monde de l’univers, et affecter, dans le langage scientifique, une expression séparée à chacune de ces idées. Le monde, c’est le système dont nous faisons partie, soleil, planètes, satellites et comètes, système dans lequel le soleil occupe un foyer de toutes les ellipses, et où la gravitation détermine des mouvemens éternellement réguliers. – L’univers, c’est l’espace infini au-delà de ce monde, espace semé d’étoiles innombrables, de voies lactées, de nébuleuses, qui se perdent à des distances sans limites. Le monde, quelque grandes que nous en paraissent les dimensions, n’est qu’un point imperceptible dans l’univers ; un abîme le sépare du reste de l’espace immense, un véritable abîme, car les étoiles qui sont le plus rapprochées de nous sont encore deux cent mille fois au. moins plus loin que n’est le soleil de la terre, n’exerçant plus sur notre système aucune influence de gravitation ni de chaleur, et ne se révélant à nous que comme des points étincelans qui parent notre nuit de leurs froides et tranquilles clartés.

  1. Paris, in-4o, Hachette, rue Pierre-Sarrasin, 12.