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LA


GRAVURE EN MEDAILLES


EN FRANCE.




Il n’est pas de branche de l’art qui n’ait son genre d’intérêt et son utilité, il n’en est donc pas qu’il faille négliger. Comment se fait-il qu’aujourd’hui la gravure en médailles soit pour le public à peu près comme si elle n’existait pas, comme un art perdu ? C’est à peine si, dans certaines occasions solennelles, lors des expositions par exemple, la critique mentionne en passant quelqu’une des plus récentes productions de ce genre. La foule, captivée par les œuvres plus apparentes de la peinture et de la sculpture, n’a pas même pour cet art, modeste, d’une si haute utilité, cette attention superficielle qu’elle accorde aux œuvres de la gravure en taille-douce et de la lithographie. C’est donc surtout à ce dernier point de vue, à titre de complément de l’étude de l’art national et pour arriver à la parfaite connaissance de l’art contemporain, que nous voudrions nous occuper ici de la gravure en médailles.

Le sujet ne manque pas d’une certaine nouveauté. À l’exception de quelques traités spéciaux, de dissertations ou de nomenclatures arides, rien n’a été publié dans ces dernières années sur cette partie de l’histoire de l’art, et il n’existe sur cette matière aucun travail d’ensemble. Ce ne serait pas, on le voit, remplir une tâche sans utilité que de signaler à l’attention publique tant de richesses ignorées et de lui faire connaître les monumens les plus singuliers, les plus intéressans d’un art dans lequel les Français ont long-temps excellé, et dans la pratique duquel ils sont encore aujourd’hui sans rivaux. Toutefois, avant de nous livrer à l’examen des médailles françaises et de suivre les développemens de notre art national, il nous paraît indispensable de jeter un