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BEAUMARCHAIS


SA VIE, SES ÉCRITS ET SON TEMPS.


III.

DERNIÈRES ANNÉES DE JEUNESSE.[1]



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I. — BEAUMARCHAIS AU RETOUR D’ESPAGNE. — SES AMOURS AVEC PAULINE.

Avant de suivre Beaumarchais dans la carrière littéraire, qu’il abordera enfin tout à l’heure, un peu tardivement, à trente-cinq ans, il faut nous arrêter un instant sur un épisode d’amour, où il figure, non plus pour le compte d’autrui, comme dans l’épisode Clavijo, mais pour son propre compte, et qui, commencé quelques années auparavant, se dénoue précisément à l’époque où nous sommes arrivés.

Dans une lettre de Beaumarchais à sa sœur Julie que nous avons citée, on a pu lire cette phrase : « J’écrirai mercredi à ma Pauline et à sa tante. » Dans d’autres lettres écrites quelques mois plus tard, il parle de vendre toutes ses charges en France et d’aller s’établir à Saint-Domingue « avec Pauline. » Enfin, dans le plus faible, mais peut-être le plus correctement écrit de ses trois drames, dans les Deux Amis, il a peint avec assez de bonheur une figure de jeune personne aimable et distinguée, à laquelle il a donné le nom de Pauline, et quelques scènes d’intérieur qui semblent touchées d’après nature.

Il a donc existé une Pauline qui a exercé sur son cœur une certaine influence ; je dis une certaine influence, car je dois avouer à regret que,

  1. Voyez les livraisons du 1er et du 15 octobre.