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Page:Revue des Deux Mondes - 1853 - tome 3.djvu/1002

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LES TOMBEAUX

DE CORNETO.

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Les personnes qui préfèrent à toutes choses les agrémens d’un dîner au Café de Paris, et la promenade sur le boulevard, ne devraient jamais voyager. Elles trouveront pis partout. En aucun lieu du monde, elles ne pourront échanger quelques pièces de monnaie contre des plaisirs aussi bien arrangés et aussi dépouillés de tout inconvénient. À la vérité, quels sont ces plaisirs ? Ceux que peuvent goûter les âmes les plus vulgaires, ceux qui se fondent sur la vanité et sur les penchans les plus communs. C’est la connaissance de cette grande vérité qui vaut à Paris et à ses environs la présence de vingt mille Anglais, et c’est l’ignorance de cette même vérité qui fait tant de voyageurs mécontens et donnant au diable de grand cœur le caprice qui les a poussés - en Italie par exemple.

Il faudrait, avant de monter en malle-poste ; rendre justice à son âme et se demander fort sérieusement si l’on ne préfère pas à tout un déjeuner servi par des garçons bien vêtus et répondant a des impatiences de bon ton exactement comme ceux du Café de Paris.

Parmi ces voyageurs qui n’ont pas fait bien exactement leur examen de conscience, un des plus plaisans est peut-être celui que je rencontrai, il y a quelque temps, à Corneto, où il était allé visiter la nécropole de l’ancienne ville de Tarquinies, celle-là précisément qui fut la patrie des deux Tarquins, rois de Rome. On voit qu’il ne s’agit pas de choses d’hier. En effet, la curiosité qui depuis quelques années seulement attire les voyageurs à Corneto et à Civita-Vecchia a pour objet des tombeaux qui remontent à deux mille ans au moins, et peut-être à quatre mille ; rien ne saurait arrêter les conjectures.

Seulement il me semble suffisamment prouvé que la curiosité romaine n’a eu aucune connaissance de ces tombeaux, qui, en effet,