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les originaux, mais aussi les principaux ouvriers qui les ont exécutés. Et de qui M. de Luynes tenait-il ces indications ? Je cite son rapport :

« M. Froment Maurice reportait sur les artistes dont il avait été assisté, entre autres sur M. Liénard, dessinateur-sculpteur, une portion du mérite de son exposition ; il rendait aussi sa part d’éloges à l’habile émailleur, M. Sollier. » (Tome VI, pages 152 et 153.)

Voici en outre, monsieur, une protestation qu’ont signée spontanément tous les collaborateurs de Froment Meurice.

« Nous soussignés, — sculpteurs, dessinateurs, ciseleurs, émailleurs, contre-maîtres et ouvriers, — tous collaborateurs de M. Froment Meurice, — nous regardons comme un devoir et nous nous faisons une joie d’attester que non-seulement M. Froment Meurice n’a, en aucun temps, négligé de nommer ceux qu’il associait à son œuvre, mais qu’il s’est toujours et partout attaché à marquer la part et à faire ressortir le mérite de chacun de nous dans le grand ensemble de travaux qu’il dirigeait.

« Ont signé : MM. Geoffroy de Chaume, veuve Feuchères (pour feu Jean Feuchères), Jules Cavelier, Liénard, Auguste Préault, Rouillard, Jacquemart, Soitoux, Fannière, sculpteurs ; — Muleret, Wiese, Rambert, Riester, Sollier, Lefournier, Honoré, Grisée, Babeur, Colter, Meyer, Daubergue, Poux, Fannière, ciseleur, Crosville, Frémonteil. »

Enfin tous les critiques qui ont bien voulu parler de mon frère, notamment MM. Jules Janin, Théophile Gautier, Ferdinand de Lasteyrie, ont toujours, sur ses indications, nommé, tous les talens qu’il employait. Je vous adresse, monsieur, des extraits des Débats, de la Presse et du Siècle, dont la publicité crée, je pense, une notoriété assez universelle.

Maintenant, et pour toute conclusion, monsieur le directeur, je veux me borner à renvoyer à M. Planche ses propres phrases avec quelques variantes : Qu’un critique mal renseigné néglige de s’informer du vrai et du juste, je ne l’approuverai pas ; qu’il se laisse aller à calomnier la mémoire d’un homme honoré de tous, c’est un tort plus grave encore et qui doit être plus sévèrement qualifié. J’aime à croire que tous les gens de cœur appliqueront à M. Planche cette qualification sévère que ce tort grave appelle.

Vous voudrez bien, monsieur, insérer la présente rectification dans votre prochain numéro.

Agréez, monsieur, l’assurance de ma parfaite considération,

PAUL MEURICE.
25 novembre 1855.


J’accueille avec plaisir les documens qui me sont fournis par M. Paul Meurice. J’ignorais, je devais ignorer ces documens, car ils n’ont été soumis qu’aux membres du jury en 1844, 1849, 1851. Je m’associe de grand cœur à l’intention généreuse qui a dicté ces révélations, et je remercie cordialement M. Paul Meurice d’avoir mis à ma disposition les pages que je viens de lire. Je n’ai jamais voulu porter atteinte au caractère privé de M. Froment Meurice, chacun le comprendra sans que je prenne la peine de réfuter cette accusation étrange et inattendue. Ce que j’ai dit de lui, je l’ai dit avec un droit égal, avec une égale justice, de M. Durand, de M. Tahan, de M. Weber ; MM. Durand, Tahan et Weber n’ont pas réclamé. M. Paul Meurice