De tous les sculpteurs français de notre temps, David d’Angers était le plus populaire, et le caractère de ses travaux explique et justifie cette popularité. Tous ceux qui ont suivi le développement de son talent savent qu’il n’a rien négligé pour établir solidement sa renommée. Laborieux, persévérant, il interrogeait la nature chaque fois qu’il prenait l’ébauchoir, et ne se fiait jamais à sa mémoire. Aussi toutes ses œuvres sont vivantes. Il est permis de ne pas accepter sans réserve toutes ses conceptions, un goût sévère peut blâmer et même répudier quelques-unes des idées qu’il a voulu réaliser ; mais tout homme de bonne foi s’empressera de reconnaître que David, lors même qu’il blesse le goût, n’est jamais vulgaire, et c’est là pour les contemporains, comme pour la postérité, une excellente condition. Quelles que soient les objections soulevées par le caractère de ses compositions, il est certain qu’il occupe et qu’il gardera dans l’école française une place considérable. La beauté proprement dite, la beauté pure ne le préoccupait guère. Il avait même sur l’histoire de son art et sur les plus grands noms de la sculpture des idées parfois singulières, qui ne s’accordaient pas entre