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LA SUÈDE
AVANT ET APRÈS
LE TRAITÉ DE PARIS

LE ROI CHARLES-JEAN ET LE ROI OSCAR DANS LEURS RAPPORTS AVEC LE CABINET RUSSE.
I. La Scandinavie, ses Craintes et ses Espérances, par M. Lallerstedt ; 1 vol. Paris, 1856. — II. La Paix considérée dans ses résultats présens et futurs, par un Suédois, M. C. de V.

Il paraît certain que le traité conclu le 21 novembre 1855 par la Suède avec les puissances occidentales doit être compté parmi les causes qui ont hâté la conclusion de la paix générale, en faisant craindre à l’empereur Alexandre II une défection imminente des états secondaires. À ceux qui regretteraient que ces états n’eussent pas, dès l’ouverture des hostilités, fait une déclaration de nature à empêcher la guerre, on doit rappeler que l’Allemagne avait à donner l’exemple. La Suède, dont la capitale était hier encore à vingt lieues des canons russes, la Suède, sentinelle avancée sous les retranchemens ennemis, ne pouvait jeter le cri d’alarme que si elle savait le gros de l’armée prêt à s’engager avec elle. Une fois qu’elle eût été aux prises, il eût fallu la seconder, la sauver peut-être de grands périls, et cependant les chaloupes canonnières qui devaient se joindre aux siennes n’étaient pas en mesure. Toutefois la Suède n’a point mérité qu’on doutât de son initiative et de sa résolution : elle s’est offerte à l’alliance occidentale, on le verra par la suite de cette étude, sinon dès l’ouverture de la guerre, au moins dès la fin de la première campagne, bien avant la chute de Sébastopol. Elle