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à la règle commune ; mais dès à présent les transactions s’y soldent en numéraire. Quant aux relations avec l’extérieur, il y a plus d’appréhensions à concevoir à cet égard. Assurément l’Autriche demande aux pays étrangers plus qu’elle ne leur donne. Plus agricole que manufacturière, elle s’adresse à eux non-seulement pour les objets fabriqués, mais aussi pour quelques articles de consommation proprement dite, tels que le sucre et le café, dont l’usage est universel. Les nouvelles réformes de douanes, en supprimant les barrières qui séparaient l’Autriche du reste de l’Allemagne, ont donné ou donneront plus de facilités à l’importation, et il est par conséquent à peu près certain que le bilan du commerce extérieur se balancera par un solde à payer. Ce solde, ne sera-ce point dans la réserve de la banque qu’on ira le prendre, et pourra-t-on, en ce cas, espérer de maintenir une proportion convenable entre l’encaisse métallique et l’émission des billets ?

En présence de ces deux faits, — l’absence de réserve métallique à l’intérieur, compensée par l’usage habituel du papier, et le déficit de l’exportation sur l’importation, — y a-t-il lieu d’espérer une prompte reprise des paiemens en espèces ? Sans cette reprise, y a-t-il lieu d’espérer l’entier l’établissement du crédit de l’Autriche ? Enfin la solution la plus simple ne serait-elle pas la reprise facultative des paiemens en numéraire, tout en maintenant le cours forcé du billet de banque ? Je ne fais que poser ces questions, et je passe à l’examen des entreprises nouvelles à l’aide desquelles le gouvernement impérial compte développer la prospérité intérieure de ses peuples, de manière à assurer à la fois la liquidation de ses dettes passées comme l’équilibre de son budget à venir, et à conquérir ainsi, même au point de vue financier, le haut rang auquel il se croit appelé par une louable ambition.


III. – DES NOUVEAUX ETABLISSEMENS DE CREDIT ET DES GRANDES ENTREPRISES INDUSTRIELLES.

La banque de Vienne, par suite de ses engagemens envers l’état, n’était point en mesure de subvenir entièrement aux besoins commerciaux de l’empire. Les restrictions apportées par ses statuts à l’escompte, et notamment la condition des trois signatures exigée pour l’admission des billets et des lettres de change, laissaient en dehors de ses opérations le petit commerce proprement dit. Pour combler une lacune d’autant plus regrettable que les circonstances étaient plus difficiles, le gouvernement autorisa le 16 décembre 1853 la création d’un comptoir d’escompte au capital de 10 millions de florins. Je remarque dans les statuts de cet établissement une combinaison nouvelle que je crois utile de signaler. Toutes les personnes