de l’Euphrate, dans les plateaux de l’Iran, sur les rives du Gange ou du Nil, eurent lieu entre des races pures ou presque pures. Ainsi s’explique, d’après la théorie que j’examine, l’énergique vitalité des anciens empires. Toutefois ils portaient en eux un germe de mort. En Chine, il est vrai, la race jaune, grâce à ses instincts utilitaires et calmes, est restée à peu près immobile sous l’empire des institutions que lui imposèrent les initiateurs blancs ; dans l’Inde, le régime des castes, en conservant aux chefs de la nation une pureté de sang relative, introduisit dans la société un élément de durée presque indéfinie ; mais partout ailleurs le blanc, d’abord séparé du noir, s’unit bientôt à son esclave, et son sang, de plus en plus dilué par des croisemens incessans, perdit ses vertus premières. La décadence commença. Un moment vint où, jusque dans les veines des plus hautes classes, le sang noir surpassa le sang blanc en quantité, et alors vint le moment de la ruine. Ainsi finirent ces antiques civilisations d’Asie et d’Afrique qui datent des premiers âges historiques, et qui, par la grandeur des vestiges qu’elles ont laissés en disparaissant, attestent encore la puissance des métis enfantés par les premiers croisemens des races primitives.
Les civilisations européennes ne pouvaient avoir ni la même énergie ni la même durée. Toutes ont eu pour base des peuples cent fois métis, auxquels venaient se mêler des élémens blancs déjà profondément altérés eux-mêmes. La Grèce primordiale par exemple apparaît à M. de Gobineau comme peuplée moitié d’habitans autochthones, descendus de ces peuples jaunes que nous avons vus sortir d’Amérique, et moitié de colons sémitiques. Abandonné à lui-même, ce double fond de population n’eût pu que s’abaisser de plus en plus ; mais Deucalion, père d’Hellen et fils de Prométhée, rattache tous ses descendans à la race des Titans. Ceux-ci sont eux-mêmes fils d’Ouranos, et celui-ci n’est autre chose que Varounas, le dieu primitif des Aryans, antérieur et supérieur à Indra. Les Titans, grands-pères des Hellènes, sont donc de véritables Aryans. De cette source, la plus noble et la plus pure, est sorti le sang régénérateur qui seul pouvait enfanter la civilisation grecque. Les Aryans-Hellènes arrivèrent par le nord, dispersant et détruisant les peuples jaunes. S’avançant plus au sud, ils rencontrèrent les Sémites, et se croisèrent avec eux. De cet hymen, où le sang noir, adouci par la prédominance du sang blanc à peine nuancé de jaune, jouait un rôle considérable, résulta cette civilisation brillante dont aucune n’a égalé les merveilleux monumens, mais où manquait le sens pratique et utilitaire. Malheureusement, dans la Grèce méridionale, les croisemens répétés avec des peuples sémitiques et chamites amenèrent une prompte dégénérescence. Alors le nord, où le sang blanc était resté relativement pur, acquit une supériorité irrésistible. Ainsi s’explique l’ascendant