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n’ont évidemment d’autre destination que de remplacer le café, comment se fait-il qu’elles demeurent affranchies de tous droits, tandis que celui-ci supporte des droits considérables ? Ne serait-ce pas en sens précisément contraire qu’il serait juste et convenable d’accorder protection et encouragement ? Lorsqu’en 1845 il fut établi devant la chambre des députés que la glucose granulée (sucre de fécule en petites agglomérations cristallines) commençait à être substituée aux sucres de canne et de betterave, on décida que ce sucre particulier serait soumis aux mêmes droits : dès lors bien des mélanges frauduleux ont disparu, et la consommation du véritable sucre a repris son essor. Aujourd’hui la même mesure en faveur du café aurait les mêmes conséquences. Tout doit nous faire espérer du moins qu’on recherchera enfin les moyens vraiment efficaces de développer la production et la consommation du café en soulageant l’industrie coloniale de quelques charges, et surtout en la délivrant de concurrences déloyales. Pour le café comme pour le sucre, les intérêts de l’état et ceux de la santé publique se trouvent étroitement unis. Il importe de les satisfaire plus largement que par le passé.


PAYEN, de l’Institut.