L’étude des migrations des peuples est certainement l’une des branches les plus curieuses et les plus difficiles de l’ethnologie. La solution des problèmes qu’elle soulève réclame l’intervention des sciences les plus diverses et le rapprochement des données en apparence les plus hétérogènes. Si, pour se retrouver dans le vaste labyrinthe que tracent sur la carte du globe les routes suivies par les diverses races humaines, il est indispensable de réunir un pareil faisceau de lumières, quels efforts ne sont pas nécessaires pour recomposer l’ensemble des migrations des animaux ! L’homme parle, écrit, se souvient, son histoire la plus lointaine a toujours pour base quelques traditions ou quelques monumens ; mais les animaux sont muets, ils ne laissent de leur passage d’autres traces que leurs ossemens ou leur enveloppe : ils n’élèvent aucun monument durable qui puisse attester leur présence, et le naturaliste en est réduit à