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la publication d’un ou plusieurs ouvrages sur la puissance, la sagesse et la bonté de Dieu manifestées dans la création. Chaque ouvrage devait être imprimé à mille exemplaires, et tous les profits de la vente appartenir aux auteurs. Il est résulté de cette fondation huit ouvrages dont les auteurs ne sont pas inconnus au-delà du détroit, Thomas Chalmers, Kidd, Whewell, sir Charles Bell, Buckland, Kirby, Prout, Roget. Ces huit ouvrages composent la collection des Bridgewater treatises, auxquels on en adjoint ordinairement un neuvième, un fragment de Charles Babbage publié en 1837. Cette collection est terminée, et le vœu du testateur est accompli.

Enfin en 1774 un négociant d’Aberdeen, nommé Burnett, a en mourant légué une somme de 1,600 livres sterling pour être distribuée tous les quarante ans en deux parts, — l’une des trois quarts, l’autre du quart, — aux auteurs des deux meilleurs écrits sur l’existence de Dieu et l’excellence de la religion, prouvées d’abord par des raisons indépendantes de la révélation, puis par des raisons prises dans la doctrine chrétienne. Les trois juges du concours doivent être élus par les ministres de l’église et les professeurs des collèges de la ville d’Aberdeen, et à la première échéance, qui a eu lieu en 1814, le grand prix a été décerné au docteur Brown, principal du collège du Maréchal, et le second à l’archevêque actuel de Cantorbery, le révérend John Bird Sumner. En 1854, les juges du concours, parmi lesquels figurait M. Henri Rogers, ne reçurent pas moins de deux cent huit ouvrages. Ils en distinguèrent douze, dont trois furent mis hors ligne ; le premier prix fut obtenu par M. Thompson, et le second par le révérend John Tulloch, principal du collège de Saint-Andrews. L’ouvrage de M. Thompson, Théisme chrétien, a paru la même année que la Foi en Dieu et l’athéisme moderne comparés, par M. Buchanan. Nous signalerons ces deux ouvrages remarquables dans la multitude de ceux qui paraissent sur le même sujet.

En Angleterre, la théologie naturelle, quoique distinguée de la théologie révélée, en est, comme nous l’avons dit, rarement séparée, et presque jamais la séparation n’arrive jusqu’au divorce. C’est donc les yeux fixés sur le christianisme, l’esprit rempli des enseignemens de l’Écriture, que M. James Buchanan, alors professeur de théologie apologétique à Edimbourg et maintenant successeur de Chalmers dans la chaire de théologie systématique, a mis en contraste la foi en Dieu avec l’athéisme. Son ouvrage n’en est pas moins tout éclairé des lumières de la science humaine, et il se recommande aux philosophes comme aux simples fidèles. Il dénote une connaissance et une intelligence des problèmes et des systèmes dans leur dernier état qu’on voudrait trouver dans les écrits de tous nos professeurs de théologie.

En admettant avec un écrivain français, M. Bouchitté, que le