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Page:Revue des Deux Mondes - 1860 - tome 29.djvu/938

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LES PEINTRES
FLAMANDS ET HOLLANDAIS
EN FLANDRE ET EN HOLLANDE

I.
LEE VAN EYCK. - HEMLING.

Notre musée du Louvre est, à coup sûr, un des plus riches qui soient au monde. Pour qui veut étudier soit les maîtres italiens, soit la peinture hollandaise et flamande, soit, à plus forte raison, notre peinture française, il n’est pas d’enseignement plus sûr, plus varié, de collection mieux assortie en œuvres rares et vraiment authentiques. Quiconque cependant n’aurait vu que le musée du Louvre, l’eût-il revu cent fois, se ferait l’idée la moins complète, et partant la moins juste, du véritable caractère, de la physionomie propre, des traits individuels qui ont distingué l’art de peindre dans les diverses contrées d’Europe.

Pour ce qui regarde l’Italie, cela se comprend sans peine. La fresque occupe en ce pays, et notamment à Florence et à Rome, une place si considérable dans l’ensemble des œuvres de peinture, les véritables grands maîtres, les plus suaves comme les plus hardis, sont tellement au-dessus d’eux-mêmes quand ils pratiquent cette façon de peindre, ils l’ont presque tous adoptée avec un tel amour, une telle préférence, qu’évidemment, en-deçà des monts, nous sommes condamnés à n’avoir dans aucun musée un fidèle et complet témoignage de leur génie tout entier. Il faut, bon gré, mal gré,