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ÉTUDES
D’ÉCONOMIE FORESTIÈRE[1]

LA VIE ANIMALE DANS LES FORÊTS DE LA FRANCE.

Cours de Zoologie forestière, par M. A. Mathieu, inspecteur des forêts.
Les Insectes nuisibles et les Oiseaux, par M. de Tschudi, 1860.

L’aspect d’une forêt produit sur les natures même les plus rebelles en apparence à toute émotion, les plus indifférentes à tout effet pittoresque, une impression dont elles ne peuvent se défendre. La majestueuse grandeur de ces arbres qui se succèdent à perte de vue les force à s’incliner devant une puissance supérieure et à lui rendre hommage. Aussi les forêts ont-elles été chez presque tous les peuples affectées au culte de la Divinité; les Grecs les croyaient peuplées de dieux, les Gaulois y célébraient leurs cérémonies religieuses, et de nos jours encore il n’est pas une contrée qui n’ait au plus profond des massifs quelque arbre consacré par la piété populaire.

Chaque forêt a son caractère particulier qui dépend des essences qui la composent. Le chêne au tronc gris et crevassé, au feuillage terne et découpé, a un aspect triste et monotone. Fier de sa force, il ne souffre pas d’être dominé, et dès les premières années il périt plutôt que de végéter sous l’ombrage. Il n’en est pas de même du hêtre; sa présence dans une forêt suffit pour y mettre de la variété.

  1. Voyez la Revue du 15 janvier, 1er juin, 1er novembre 1800, 15 mai 1861.