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L'ADMINISTRATION LOCALE
EN
FRANCE ET EN ANGLETERRE

I.
LE COMTE, LE BOURG ET LA PAROISSE EN ANGLETERRE.

Le gouvernement belge, à propos de ses octrois, qu’il voulait réformer, a fait étudier le système des taxes locales en Angleterre : — une mission qu’il a confiée à deux fonctionnaires éminens, intelligens surtout. Ceux-ci, à propos de taxes locales, ont exposé ou pour mieux dire ont révélé dans un rapport, qui est un gros et excellent livre, toute l’administration anglaise et même une infinité de choses par-delà l’administration[1]. À vrai dire, ils ne pouvaient moins faire. Parler d’impôt, c’est parler de tout, si l’on considère que ce sujet comprend non-seulement l’assiette, mais l’emploi des taxes, c’est-à-dire les dépenses d’un peuple, lesquelles, encore plus que sa littérature, sont une expression de lui-même. Peu importe que l’on ait en vue seulement l’impôt local : on ne peut dire où finit le local sans dire par cela même où commence le général, et l’on est ainsi conduit à tracer un tableau complet des choses de finances qui ne va pas sans quelque aperçu de la société tout entière. Le fait est qu’une société n’a pas un trait de mœurs, pas un besoin, pas un penchant dont il n’y ait quelque trace dans ses budgets. On voit

  1. Rapport déposé à la chambre des représentons de Belgique sur les taxes locales du royaume-uni de la Grande-Bretagne et d’Irlande, 1860.