Ah! déjà? Vous partez?
Sans doute, maman serait inquiète.
C’est juste, oui, c’est juste. Bonsoir donc, mademoiselle Nanni. Merci... et... Merci! bonsoir! (Nanni va sortir, les portes se ferment d’elles-mêmes.)
Qu’est-ce que c’est?
Qui donc se permet?... Max, Fritz, est-ce vous?... Qui est là?... Ouvrez donc ! (On entend frapper trois coups dans le théâtre des marionnettes, et une petite musique d’ouverture part du violon qui est suspendu à la muraille opposée. L’archet joue de lui-même sur l’instrument.)
Ah! mon Dieu! quelqu’un s’amuse à vouloir nous faire peur!
Quelqu’un dans le poêle allumé? (A Nanni, qui se jette effrayée dans ses bras.) Ne craignez rien, chère Nanni! Je suis là! (La toile du petit théâtre se lève, on voit un joli décor et deux marionnettes en scène, le vieillard et l’enfant qu’on a déjà vus dans les mains de Pérégrinus, et qui avaient été remis dans la boite sous l’escalier.)
« LE VIEILLARD. — Allons, allons, petit Pérégrinus, as-tu fini ton dessin?»
Il parle!
Et c’est sa voix, je n’en peux pas douter. (Haut à Nanni.) Écoutons.
« LE VIEILLARD, marionnette. — Tu as laissé chiper ton modèle, je parie!
« L’ENFANT, marionnette. — C’est Max qui en a fait des cocottes, vrai, mon parrain !
« LE VIEILLARD. — Toujours la même histoire! Nigaud! endormi! Tu ne sauras donc jamais te défendre ? » (Le vieux frappe avec bruit sa tête de bois sur l’appui de la scène, l’enfant pleure. Tous deux disparaissent.)
Ah! vraiment, c’est comme votre histoire, monsieur Tyss? Mais qu’est-ce qui fait donc parler?...
C’est... Je ne sais pas... Ce sont des automates! (A part.) Je ne sais que lui dire pour la rassurer! (Haut.) Tenez, voilà une autre scène!
LE MÊME VIEILLARD, UN JEUNE HOMME.
« LE VIEILLARD. — Oui, Pérégrinus, mon enfant, tu m’as invoqué la veille de Noël, et je reviens en ce monde pour te dire que tu n’auras jamais de gloire, si tu ne cherches pas mieux.