Mon ami, il faut que vous m’aidiez à retenir ces dames, au moins jusqu’à demain.
Oh ! je ne les laisse pas partir ! (A Pompéa.) Mademoiselle… (A Barini.) et vous, ma vieille amie, puisque je vous retrouve après ma longue absence, vous ne me ferez pas l’injure de nous quitter.
Je voudrais accepter ; mais nous nous attendions si peu ;… nous n’avons rien emporté.
Oh ! qu’à cela ne tienne, nous sommes en famille.
Eh ! donc déjà que madame la countesse fa la favour d’insister, nous acceptons malgré la toilette négligée.
Comment donc ! mon aimable contemporaine, avec des boucles d’oreilles comme les vôtres on est toujours en grande tenue.
Il mé taquiné parce qué cé sont des boucles d’oreilles que zé né veux zamais m’en séparer… Eh ! vous comprenez : lé plous grand souvenir de moun ezistence mousicale ! À oune réprésentation dé l’Alzira de Zingarelli, à la Scala, le premier consoul assistait, et comme zé venais de chanter mon air : Nel silenzio, il a donné loui-même le signal des applaudissemens, et le soir il m’a fait remettre cette paire de brillans par soun boun ami Douroc.
Ah ! vous chantez aussi, madame ?
La signora Barini était un magnifique contralto ; elle ne chante plus, mais elle donne encore d’excellens conseils dont Pompéa a souvent profité.
Maintenant que votre séjour est chose convenue, rentrons au château, car nous ne pouvons rester, même en petit comité, dans ces habits de chasse.