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LA
PEINTURE DES COUPOLES

LA NEF DE SAINT-ROCH.

Les vastes peintures que M. Roger vient de terminer dans l’église de Saint-Roch, à Paris, ont, entre autres mérites, celui d’être bien appropriées par le style au caractère général de l’édifice et, par l’ordonnance même, aux conditions toutes spéciales de l’art de décorer une coupole, art difficile pour lequel, le Corrège excepté, les maîtres souverains ne nous ont pas légué d’enseignement, et dont, à défaut de grands exemples, on ne peut rechercher les lois que dans la théorie ou dans des œuvres relativement modernes. Pour apprécier sous ce rapport la valeur du travail accompli par M. Roger, il convient donc de se rendre compte des conditions qui régissaient une pareille tâche et de jeter un coup d’œil sur les entreprises analogues successivement tentées dans notre pays.

Une coupole, c’est-à-dire une voûte hémisphérique ou engendrée soit par deux courbes se coupant au sommet, soit par une demi-ellipse posée sur un plan circulaire ou polygonal, — une coupole n’emprunte pas sa raison d’être d’une des nécessités de la construction. Au lieu de correspondre directement, comme le comble à pans droits ou comme le plafond, à des besoins de conservation à l’extérieur et d’abri au dedans, elle exprime une intention de décoration tout artificielle, une fantaisie de l’imagination inutile au point de vue pratique, propre seulement à éveiller dans l’esprit du spectateur des idées indéfinies de conquête sur l’espace et de mouvement. Aussi l’architecture grecque, logique par excellence, n’a-t-elle