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Quant aux houilles grasses dites maréchales, plus fusibles, qui s’agglomèrent dans la combustion et forment voûte sous le vent du soufflet, elles sont surtout employées par les forgerons.. On en trouve le type en France à Rive-de-Gier et en Angleterre à Newcastle.

Il ne reste plus aujourd’hui le moindre doute sur les conditions à remplir pour extraire des houilles et du cannel-coal le plus grand volume d’un gaz doué du plus fort pouvoir lumineux, ou, en d’autres termes, d’obtenir d’une quantité donnée de houille le maximum de lumière. Il faudrait que dans le vase distillatoire (cornue cylindrique en fonte moulée ou construite en terre à creuset) toutes les parties de la masse de houille fussent simultanément chauffées au rouge cerise clair, correspondant à la température de 1,000 degrés. À cette température, la décomposition, qui s’opère en vase clos, produit le plus grand volume de gaz riches en hydrogène bicarboné et en carbures très volatils ; mais en chauffant, — comme on l’a fait jusqu’à ces derniers temps, — les cornues à ce degré, convenable pour les parties de la houille qui touchent les parois du vase distillatoire, on laissait les portions plus centrales, graduellement atteintes par la chaleur, trop longtemps soumises aux températures inférieures qui font passer à la distillation beaucoup plus de vapeurs huileuses et goudronneuses que de gaz riche en carbone. D’un autre côté, on avait à craindre, si l’on portait plus haut la température, de décomposer les vapeurs et gaz éclairans en les forçant ainsi à déposer leur carbone dans la cornue : on savait effectivement par expérience que lorsque le gaz ordinaire d’éclairage passe lentement dans un tube assez long, chauffé au rouge vif, la plus grande partie du carbone, véritable source de la lumière, se dépose sur les parois de ce tube, et il n’arrive à l’autre extrémité que de l’hydrogène privé de carbone, dépourvu par conséquent de pouvoir lumineux. Toutefois, mettant à profit la propriété bien reconnue qui offrent les cornues en argile, généralement en usage aujourd’hui, de résister mieux à la chaleur que les cylindres en fonte, exclusivement employés naguère, on a essayé dernièrement d’opérer à une température plus élevée (1, 200° environ). La distillation dès lors est devenue plus rapide, et cette rapidité même s’est trouvée suffisante pour éviter un trop long contact avec les parois rougies, en conservant ainsi au gaz presque tout son carbone et son pouvoir éclairant. D’ailleurs une brusque distillation régularise la température, grâce aux courans gazéiformes qui traversent la masse demi-fondue ; elle produit, en somme, un gaz de meilleure qualité et présente en outre cet avantage, que, la durée totale de chaque opération se trouvant amoindrie, on peut pratiquer une ou deux opérations de plus en vingt-quatre heures dans toutes les cornues de chaque fourneau.

À ce moment même de la fabrication, plusieurs problèmes inté