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REVUE SCIENTIFIQUE

LES VEGETAUX ET L'ATMOSPHERE

Les personnes qui ne sont point adonnées aux sciences physiques voudront bien me pardonner si je prends la liberté de leur rappeler que l’air au milieu duquel vivent les animaux et les plantes est un mélange de deux gaz bien différens. L’un, à peu près inerte et sans influence appréciable sur les phénomènes naturels, se nomme azote. L’autre au contraire possède les propriétés les plus actives et joue le premier rôle dans l’entretien de la vie sur le globe : c’est l’oxygène. Entre autres facultés, il a celle de s’unir intimement avec le charbon, et pendant que cette réunion, ou, pour employer le mot savant,,que cette combinaison s’opère, une quantité considérable de chaleur et de lumière se dégage. On dit que le charbon brûle ; on croit au premier abord qu’il s’anéantit : il ne fait que se transformer en un gaz qui se mêle à l’air, et dans lequel la chimie retrouve à la fois tout le charbon qui a été brûlé et tout l’oxygène qui s’est uni au charbon. Afin d’en rappeler l’origine et la composition, on a donné le nom d’acide carbonique à ce gaz complexe.

Le bois, qui est essentiellement composé de charbon et d’eau, brûle de la même manière en abandonnant cette eau qui se vaporise, et en transformant ce charbon en acide carbonique. Les fruits, les légumes, le pain, tous nos alimens ayant une composition chimique analogue à celle du bois, pourraient être brûlés comme lui dans un foyer, et Lavoisier nous a appris que la substance de ces alimens éprouve une combustion véritable, mais lente, dans le système respiratoire des animaux qui les mangent. Tout animal est donc un foyer, tout aliment du combustible ; l’oxygène de l’air est absorbé dans la respiration, il est remplacé par de l’acide carbonique, et l’eau est rejetée par les voies naturelles ou par l’exhalation.