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LA
PHILOSOPHIE DE L’ESPRIT
SES DEFENSEURS ET SES ADVERSAIRES

I. La Science de l’esprit, par M. Huet, 2 vol. — II. La Raison, essai sur l’avenir de la philosophie, par M. J.-E. Alaux, 1 vol. — III. La Philosophie de M. Cousin, par le même, 1 vol. — IV. Du Moi divin et de son action sur l’univers, par M. Hippolyte Destrem.

Les doctrines philosophiques vraiment fortes et vivaces se reconnaissent à deux marques principales : d’une part, elles ont des adversaires et se suscitent des défenseurs, ce qui atteste leur force de résistance; d’autre part, elles vont produisant sans interruption des penseurs et des œuvres, ce qui manifeste cette autre puissance, bien supérieure à la précédente, qu’on nomme la fécondité. Or, depuis un demi-siècle que dure la philosophie spiritualiste, — longue durée en ce temps-ci, — personne ne niera qu’elle n’ait constamment donné les deux preuves de force dont nous venons de parler. Elle a tour à tour triomphé des adversaires aussi résolus que nombreux qui l’ont successivement attaquée. Quant à sa fécondité, ceux-là mêmes qui n’en estiment pas les fruits sont obligés d’en reconnaître la persistance. Cependant des juges impartiaux ont assuré ici-même que l’influence qu’exerça autrefois cette philosophie a diminué depuis quelques années, et qu’elle a cessé de diriger l’opinion. Il y a du vrai dans ce jugement, mais il conviendrait de réduire le fait à ses proportions exactes en distinguant entre l’influence purement scolaire, toujours subordonnée à l’action plus ou moins favorable des