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d’examiner l’état de l’instruction populaire et de lui adresser un rapport à ce sujet. Ce rapport, très détaillé et soigneusement rédigé, fut présenté au conseil communal le 6 mai 1861. Il établissait que les écoliers, du chiffre de 6,100 qu’ils atteignaient en 1859, étaient arrivés en 1861 au chiffre de 6,700, que le nombre des salles des écoles s’était élevé de 84 à 100, et que plusieurs d’entre elles, qui n’étaient pas installées d’une façon convenable, avaient été remplacées par d’autres qui leur étaient bien supérieures. Néanmoins la commission, tout en constatant cette amélioration, appelait instamment l’attention du conseil communal sur les réformes encore nécessaires et sur l’idéal à poursuivre. Elle faisait observer que la condition matérielle de plusieurs écoles laissait beaucoup à désirer, elle insistait sur la nécessité de construire des salles spacieuses et commodes, au lieu de louer des maisons qui se prêtaient trop peu par leurs dispositions à faciliter les services d’une école publique. Elle voulait que l’on augmentât le salaire des maîtres et des maîtresses, et de plus qu’on leur donnât une augmentation régulière de 100 francs tous les cinq ans. Elle faisait valoir la nécessité d’une école supérieure pour les jeunes filles, puis d’une école de perfectionnement. En proposant ces réformes, la commission faisait remarquer que le développement de l’instruction était la plus sûre garantie de prospérité pour un pays ; aussi demandait-elle qu’en vue d’une telle œuvre on ne reculât devant aucun sacrifice, La municipalité ne tarda pas à suivre l’excellent conseil de sa commission et à réaliser la plupart des réformes dont elle lui suggérait l’idée. Elle refondit le système d’enseignement, et lui donna une vie nouvelle par l’introduction des méthodes d’origine récente les plus accréditées. Aujourd’hui encore elle ne cesse d’agir dans le même sens. Quelques chiffres suffiront pour montrer quels progrès a faits l’instruction populaire à Milan depuis 1861. Dans 13 écoles primaires de garçons et 9 écoles de filles, ils indiquent quel a été le mouvement de la population des élèves en quatre ans :


Écoles primaires de garçons Écoles primaires de filles
1862-63 4,849 élèves. 2,986 élèves.
1863-64 5,202 3,480
1864-65 5,359 3,645

En tout, pour 22 écoles, le chiffre était en 1864-65 de 9,004 élèves. Ainsi, de 6,100 élèves, que l’on comptait en 1859 dans les écoles primaires de Milan, on est arrivé progressivement à 9,004 dans l’année scolaire 1864-65.

Milan possède aussi trois écoles pratiques (scuole techniche, comme disent les Italiens), une institution du même genre avec