tain. Nous recommandons à l’opposition de la traiter avec modération. Nous demandons au gouvernement de s’en expliquer avec une franche confiance. Il importe de ne rien laisser d’obscur dans le passé, de ne plus rien abandonner au hasard dans l’avenir. Il ne siérait pas, ce nous semble, au gouvernement de se renfermer dans un système de réserve affectée et d’assurances générales indécises. Il est des points précis qui devraient être éclairés par des communications officielles suffisantes. Il faudrait savoir, par exemple, avec une exactitude officielle, ce que l’expédition a coûté à la France depuis l’origine, ce que coûte annuellement notre intervention sur le pied actuel ; il faudrait savoir le nombre d’hommes que notre armée a perdus au Mexique ; il faudrait savoir quelle est la position financière actuelle de l’empire du Mexique, quelles sont ses ressources ordinaires et quelles sont ses dépenses indispensables. Puisque nous parlons de la situation financière du Mexique, il est un point qu’il serait honorable de ne pas omettre. Le motif principal, et celui-là très légitime, de la guerre que nous avons déclarée à la république mexicaine a été la revendication des indemnités pécuniaires que cette république devait à plusieurs de nos nationaux. Qu’a-t-on fait pour la liquidation de ces légitimes créances ? Quelles sont celles qui à l’heure qu’il est se trouvent réglées ? Quelles sont celles qui resteraient encore en souffrance ? Enfin il y aurait une véritable sagesse à publier la correspondance diplomatique avec les États-Unis. Nous l’avons déjà dit, nous ne devons chercher que dans les raisons d’état françaises la direction des déterminations que nous aurons à prendre vis-à-vis du Mexique. Nous avons en outre la conviction que le gouvernement et le peuple des États-Unis ne nous susciteront dans les affaires du Mexique aucune difficulté arbitraire. Les États-Unis ne croient pas plus que tous les esprits sensés en France que nous puissions faire au Mexique un établissement français permanent ; ils auront donc certainement pour la France tous les égards qu’ils lui doivent, et ce n’est pas eux qui chercheront à prolonger notre séjour en Amérique en mettant notre honneur en jeu. C’est pour cela même qu’il faut faire avec les États-Unis de la diplomatie au grand jour. Au surplus, les pièces diplomatiques relatives à la question mexicaine vont être communiquées au congrès américain à sa rentrée, qui doit avoir eu lieu le 5 janvier. Il n’y aurait aucune utilité à être avare de documens ici, lorsqu’on va les livrer à la publicité là-bas. Au point de vue de l’intérêt et de l’abondance des communications officielles, le gouvernement des États-Unis offre des exemples qui seraient bons à suivre partout. Il ne nous a pas été donné depuis longtemps de faire une lecture plus intéressante que celle des nombreux rapports qui ont accompagné ou suivi le message du président des États-Unis. Tous les départemens ministériels exposent leurs affaires dans ces documens avec une abondance de détails et une clarté qui ne laissent rien de caché à l’opinion publique. C’est ce qui s’appelle véritablement gouverner dans une maison de verre. Il faut citer parmi ces remarquables papiers d’état le récit énergique et saisissant
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