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LES BEAUX-ARTS
A
L'EXPOSITION UNIVERSELLE

LES ECOLES ETRANGERES ET L'ECOLE FRANCAISE CONTEMPORAINES.

En présence du concours énorme d’étrangers que l’exposition universelle devait amener à Paris, on était fondé à croire que la commission impériale, prenant à cœur les gloires de notre pays, donnerait à l’exhibition des œuvres de l’art français un éclat sérieux, ou tout au moins une apparence convenable. Malheureusement il n’en est rien, et il faut que notre école soit singulièrement plus forte que toutes les autres pour conserver encore sa supériorité dans les déplorables conditions où elle se trouve placée. Pendant que l’Angleterre, tirant un facile parti du local qui lui avait été accordé, créait à peu de frais une sorte de musée, tandis que la Suisse, la Belgique, la Hollande, la Bavière, se faisaient construire des annexes spécialement et intelligemment disposées pour recevoir des tableaux, la France, tenant, sans doute par esprit d’hospitalité, à se diminuer volontairement elle-même, exposait ses toiles et ses statues avec une négligence qui, sans détruire la valeur des œuvres d’art, les amoindrit, et pourrait les faire paraître douteuses à des yeux non exercés. Les vastes galeries qui les contiennent, noyées de lumière, visitées par un incessant courant d’air, ressemblent à des salles de gymnastique. Le temps n’a point manqué cependant, ni l’argent, ni l’espace ; les 458,000 mètres carrés du