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eux-mêmes la main à la bulle d’excommunication, et particulièrement le principal auteur de celle-ci, le cardinal di Pietro. « Réitérez, écrivait l’empereur à M. Bigot, l’ordre au général Mollis de faire partir sur-le-champ tous les cardinaux qui sont encore à Rome, entre autres le cardinal di Pietro. Cet ordre sera exécuté dans les vingt-quatre heures après la réception de notre lettre sous peine de désobéissance[1]. » Les théologiens qui avaient travaillé en sous-ordre à la bulle n’étaient pas non plus oubliés. — « Donnez ordre au général Miollis d’envoyer à Paris Mgr Gregori et généralement tous ceux qui montreront des pouvoirs pour les affaires spirituelles, qui ne doivent plus être gérées à Rome[2]. »

C’était quelque chose à coup sûr d’avoir arrêté en cette circonstance la circulation des nouvelles fâcheuses, et d’avoir supprimé les documens qui pouvaient ébranler son crédit ; mais l’empereur croyait encore n’avoir rien fait quand, après avoir coupé court aux discussions incommodes et interdit la propagation des idées qui lui déplaisaient, il n’avait pas à l’avance dirigé sourdement l’opinion dans le sens conforme, à ses desseins. Si occupé qu’il fût de mettre la dernière main aux arrangemens léonins qu’il était en train de dicter à l’Autriche, il avait, conformément à ses habitudes, trouvé le temps d’écrire de Schœnbrunn à M. Bigot de Préameneu pour lui recommander de faire préparer « deux ouvrages soignés qui passeraient sous ses yeux, l’un ayant pour titre : le Concordat de Léon X, l’autre : Histoire des guerres que les papes ont faites à la puissance qui avait de la prépondérance en Italie et spécialement à la France. » L’idée primordiale de ce dernier ouvrage devait être « que les papes ont fait constamment la guerre à toute puissance qui acquérait de la prépondérance en Italie, qu’alors ils employaient les armes spirituelles pour soutenir le temporel : de là des désordres incalculables dans l’église ; que les papes n’ont jamais été engagés dans des guerres que dans des vues mondaines et pour donner des souverainetés à leurs neveux. » Cet ouvrage devait être fait « par un homme qui resterait constamment dans les principes de la religion, en se tenant rigoureusement sur la limite qui distingue le temporel du spirituel[3]. » Plusieurs ouvrages commandés dans cet esprit furent en effet présentés à Napoléon, mais il ne semble pas qu’il en ait été très content. « Le travail du sieur André, écrit-il le 15 décembre à son ministre des relations extérieures,

  1. Lettre de l’empereur au comte Bigot de Préameneu. Trianon, 18 septembre 1809. Cette lettre n’a pas été insérée dans la Correspondance de Napoléon Ier.
  2. Lettre de l’empereur au comte Bigot de Préameneu, 13 janvier 1810. — Correspondance de Napoléon Ier, t. XX, p. 128.
  3. Lettre de l’empereur au comte Bigot de Préameneu, Schœnbrunn, 3 octobre 1809. — Correspondance de l’empereur Napoléon Ier, t. XIX, p. 546.