Vous vous trompez. On peut regarder mon mari de toutes les façons possibles sans me troubler le moins du monde.
Oh ! que je ne crois pas cela !
C’est bien simple, essayez.
Cela serait une épreuve pour rire, entre nous…
Épreuve pour rire que vous ne supporteriez pas, vous, ma chère.
Me prenez-vous pour une petite fille ? Oh ! soyez aimable avec George tant qu’il vous plaira… (Petit sourire jaune.)
Faites les yeux doux à Ernest, si bon vous semble. (Même petit sourire. — Elles travaillent avec ardeur pendant un instant.)
Ah ! tenez, nous disons là des folies. Embrassons-nous, et parlons d’autre chose.
Très volontiers. (Elles s’embrassent.) C’est qu’aussi vous avez des idées si drôles !…
Ah ! pardon, c’est de vous, l’idée.
L’idée de…
Vous me faites rougir… Sommes-nous enfans !… (un silence.) Où sont donc mes ciseaux ?
J’ai là un canevas qui me fait damner !
Qui est-ce qui vous dessine vos tapisseries ?
Qu’est-ce que vous dites ?
Je ne sais plus… Qu’est-ce que je disais donc ? (Elles se regardent et éclatent de rire.) Savez-vous qu’il y a des femmes que l’épreuve pour rire tenterait,… deux femmes qui seraient bien sûres l’une de l’autre.
Ah !… assurément.
Ah !… c’est positif.