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LE
CONGRES INTERNATIONAL
D’ARCHÉOLOGIE PRÉHISTORIQUE
(SESSION DE COPENHAGUE)

I.
LES MUSÉES ANTÉHISTORIQUES DE COPENHAGUE.


I.

Le temps n’est plus où, pour expliquer les origines des nations de l’Europe occidentale, on se contentait des documens transmis par les auteurs classiques. Un double courant nous emporte aujourd’hui bien au-delà des Romains et des Grecs, au-delà des peuples dont ils nous ont conservé les traditions. Les études philologiques de quelques hommes éminens, anglais, allemands, français, danois[1], avaient ouvert la voie et conduit l’ethnologiste jusqu’au cœur de l’Asie. Le savant ouvrage de M. Pictet a couronné pour ainsi dire cet ensemble de recherches. On a contesté quelques-uns des résultats, et je n’ai rien moins que qualité pour juger la valeur de critiques formulées surtout au nom de la linguistique; mais fussent-elles toutes vraies, les faits fondamentaux n’en resteront pas moins acquis. Bien avant les âges où débute notre histoire, la race aryenne

  1. On peut citer entre autres les fondateurs de la Société asiatique de Calcutta (1784) et surtout William Jones, Carcy, Wilkins, Colebrooke, puis Frédéric Schlegel, François Bopp, Guillaume de Humboldt, Burnouf, Rask, etc. (La Science du langage, par Max Muller.)