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nions publiques, et l’on comprendra comment, au milieu de nos indicibles désastres, nous avons eu l’explosion du 18 mars.

Quelle leçon ! Combien il faudra de temps et d’efforts non-seulement pour réparer les ruines matérielles que la commune a faites, mais surtout pour porter remède à la désorganisation intellectuelle et morale qui est le fruit du socialisme ! Négation de la patrie, de la religion, de la famille, de la propriété privée, résurrection des haines de castes, règlement empirique des conditions qui régissent le travail, déplacement du pouvoir politique par la subordination de l’intelligence à la force brutale du nombre, voilà ce que l’on trouve en décrets et en actes, lorsqu’on étudie de près l’histoire de la commune de Paris; voilà nos ruines morales! La commune de Paris a été vaincue; ne voit-on pas cependant qu’elle conserve, comme tous les vaincus, l’espoir de la revanche ? Il faut donc que les gouvernemens et les sociétés se tiennent prêts à la défense commune contre une conspiration permanente qui se déclare elle-même internationale et universelle. Aux gouvernemens il appartient d’appliquer les lois avec fermeté, — aux sociétés, de rectifier les mœurs publiques, d’instruire les citoyens sur leurs devoirs comme sur leurs droits, de démontrer aux populations ouvrières à quel point leurs intérêts se confondent avec l’intérêt général, enfin de soumettre à un contrôle plus sévère la parole, les écrits, les alliances politiques de ceux qui aspirent à gouverner. C’est ainsi seulement que nous pouvons, sous le régime du suffrage universel, combattre les doctrines de la commune.


C. LAVOLLEE.