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LES
ALIENES A PARIS

II.
LES ASILES. — LA SÛRETÉ A BICÊTRE[1].


I

Le nom des petites-maisons est resté populaire : on croit généralement que c’était un hospice ouvert à tous les aliénés ; rien n’est moins exact, — il en contenait 50 seulement (44 en 1786), qui payaient une pension annuelle de 300 francs, portée à 400 en 1795. Les petites-maisons, qui avaient été construites sur l’emplacement de la maladrerie de Saint-Germain-des-Prés, détruite en 1544, devinrent les petits-ménages en vertu d’un règlement préfectoral du 10 octobre 1801 ; les vieilles constructions ont été enlevées lors de l’alignement de la rue de Sèvres, et remplacées par le magnifique établissement qui a été inauguré à Issy en juin 1863. Un seul asile était réellement réservé à la folie, asile insuffisant qui depuis est devenu la maison de Charenton[2].

L’origine en est très humble. Par acte authentique des 12 et 13 septembre 1641, Sébastien Le Blanc, sieur de Saint-Jean de Dieu, fonda sur le fief de Besançon, en la censive de

  1. Voyez la Revue du 15 octobre.
  2. La description du Charenton actuel ne peut trouver place dans cette étude, car c’est un pensionnat payant divisé en trois classes : 1,500 francs, 1,200 francs, 900 fr. ; le ministère de la guerre, par traité spécial, paie 3 fr. 50 cent, par journée d’officier, et 2 francs 47 cent, par journée de sous-officier ou de soldat. Les pensionnaires en chambre paient annuellement 900 fr. pour un domestique, 800 fr. pour une bonne.