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L’ÎLE
DE MADAGASCAR


LES TENTATIVES DE COLONISATION. — LA NATURE DU PAYS.
— UN RÉCENT VOYAGE SCIENTIFIQUE.

V.

UNE RÉCENTE EXPLORATION DE LA GRANDE-TERRE[1].

I.

Les préoccupations que Madagascar a fait naître depuis plus de deux siècles se sont modifiées avec les circonstances politiques ; elles ne se sont pas amoindries. Jamais nous ne pourrons oublier que pendant de longues années le drapeau de la France a flotté sur cette terre, et nous nous réjouissons encore, grâce à la possession de Sainte-Marie et de Nossi-Bé, de ne pas perdre de vue les rivages où sont morts nos anciens colons. L’intérêt que la nature spéciale de la grande île africaine a inspiré à des investigateurs d’une autre époque s’accroît avec le progrès de la science. Aujourd’hui la configuration générale du pays est tracée, les richesses du sol sont entrevues, le caractère de la végétation et de la population animale est constaté par des observations déjà nombreuses, les différentes races d’hommes répandues sur le territoire sont distinguées entre elles d’une manière assez précise, le changement que des influences étrangères peuvent produire chez une nation barbare est attesté par le régime actuel des Ovas ; on s’enflamme aisément à l’idée d’en savoir da-

  1. Voyez la Revue du 1er  juillet, du 1er  août, du 1er  et du 15 septembre.