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LES
DEPORTES POLITIQUES
EN AFRIQUE, A LA GUYANE FRANCAISE
ET A LA NOUVELLE-CALEDONIE

UN ESSAI DE COLONISATION SANS TRAVAIL.

I. Notices sur la transportation à la Guyane française et à la Nouvelle-Calédonie, publiées par les soins de M. l’amiral Rigault de Genouilly, ministre de la marine et des colonies, 1867-1869. — II. Un déporté à Cayenne, souvenirs de la Guyane, par M. Armand Jusselain, 1867. — III. De Paris à Cayenne, journal d’un déporté, par Ch. Delescluze, 1872. — IV. Une évasion de Lambèse, par A. Ranc.

La transportation est née de nos troubles politiques. A la suite des combats de juin 1848, le gouvernement se trouva dans un grand embarras. Les prisonniers étaient nombreux. Si l’on n’eût consulté que la loi existante, la plupart auraient été exposés à la peine la plus sévère. Ainsi l’article 95 du code pénal punit de mort tout individu qui aura incendié une propriété appartenant à l’état ; l’article 96 punit également de la peine capitale quiconque se sera mis à la tête de bandes armées soit pour envahir des domaines, propriétés ou deniers publics, soit pour piller ou partager des propriétés publiques, soit pour faire attaque ou résistance envers la force publique agissant contre les auteurs de ces crimes. Ces articles ne sont pas les seuls qui édictent les peines les plus rigoureuses pour des crimes inhérens à toute insurrection. Quel parti