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VOYAGES GEOLOGIQUES
AUX ACORES

III.
LES CULTURES DE SAN-MIGUEL. — LE MONDE ORGANIQUE AUX AÇORES.

L’importance des inégalités du sol et le degré d’altération des roches sont les principaux signes auxquels on reconnaît l’ancienneté d’un terrain d’origine éruptive. En considérant l’île de San-Miguel à ce double point de vue, on s’aperçoit bientôt qu’elle présente à ses deux extrémités deux régions dont l’âge est plus ancien que celui de la partie moyenne. Ces deux régions, l’une orientale, l’autre occidentale, ont formé autrefois deux îles distinctes, plus séparées que Pico ne l’est de Fayal, la première allongée de l’est à l’ouest, la seconde du nord-ouest au sud-est. L’intervalle entre les deux îles a été comblé par une série d’éruptions. Une multitude de cônes volcaniques se sont élevés dans cet espace, et d’innombrables coulées de laves s’y sont déversées de manière à former de part et d’autre une sorte de plaine rocailleuse. Les cendres et les lapilli projetés dans les éruptions se sont répandus au milieu des roches, et tous ces détritus, modifiés par l’action de l’humidité, ont constitué une terre végétale d’une incomparable fertilité. C’est la partie la plus riche et la plus. peuplée de San-Miguel. C’est là que s’élève sur la côte sud Ponta-Delgada, capitale de l’île, et sur la côte nord Ribeira-Grande, ville également considérable.

Toute cette étendue de terrain est divisée et subdivisée en enclos environnés de hautes murailles et désignés dans le pays sous le nom de quintas, La culture prédominante est celle de l’oranger.