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Les mines sèches sont au nombre de quatre, situées dans un rayon d’environ 5 kilomètres : Bult-Fontein, Du Toit’s Pan, Old de Beer’s et de Beer’s New-Rush. Le New-Rush, la plus imposante des mines, tant sous le rapport de sa richesse que de la régularité de sa forme et de sa constitution, est un vaste bassin de 630 pieds anglais sur environ 900, ayant à peu près la forme d’une poire, et se terminant à l’ouest-nord-ouest par un goulot. Il est entouré d’une ceinture de schistes qui paraissent avoir subi l’action, du feu, et dont les lames, variant d’épaisseur, mais régulièrement superposées., sont très friables, se décomposent à l’air au bout de quelques semaines, et se désagrègent avec une grande facilité. Cette ceinture de schistes, tantôt gris, tantôt et plus généralement d’un brun-jaune marbré, descend vers le fond en pente irrégulière, et dorme au bassin l’apparence d’un cratère de volcan ; elle varie quelque peu dans sa composition, offrant dans sa partie est-nord-est une pierre dure et lisse. Du reste, en approchant du goulot, le terrain change complètement de nature ; le sable devient de plus en plus rare, tandis que la terre végétale augmente jusqu’à former la totalité du sol, en même temps que la ceinture de schistes disparaît dans la même proportion pour ne plus laisser voir partout que la terre. En deux ou trois endroits, dans l’intérieur du bassin, s’élèvent comme des récifs de pierre calcaire arrivant jusqu’à la surface même du sol. Les lames de schistes qui forment le tour du bassin sont toutes inclinées de l’intérieur à l’extérieur, comme si ces terrains, unis autrefois, avaient été soulevés du centre de manière à en faire décliner les bords du côté de la circonférence. Les terres qui remplissent, le bassin, — sables gris et verts, tufs, glaises, terres graveleuses, coraux, terres dures comme de la pierre, d’un bleu-gris très tranché, etc., sont déposées en couches parfaitement distinctes et parallèles, ou du moins suivent toutes les ondulations les unes des autres, comme cela se voit dans les terrains rapportés par les eaux. A 28 mètres de profondeur, vers le milieu de la longueur du bassin, existait un lit de pierres noires ordinaires dont les angles, arrondis ou adoucis, semblaient annoncer qu’elles avaient été roulées par les eaux ; ces pierres gisaient dans une terre brune mêlée de beaucoup d’eau. On rencontre aussi, éparses parmi les terres, des roches de dimensions plus ou moins considérables, atteignant jusqu’à 2 ou 3 mètres de diamètre. Les différentes terres qui remplissent le bassin du fond à la surface sont distribuées sans aucune régularité, et les couches, quoique parallèles, ne sont pas les mêmes partout à une profondeur égale. Ainsi tel mineur qui à 10 mètres rencontrera une couche jaunâtre verra son voisin travailler, à la même profondeur, dans une couche de couleur et de nature différentes ; de même l’une pourra être très riche, et l’autre ne rien contenir.