Page:Revue des Deux Mondes - 1875 - tome 8.djvu/234

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gouvernement qui disposait de toutes les forces de la France n’a pas duré un mois. Au lieu de nous conter ces histoires, Mémor aurait mieux fait de nous dire ce qu’il a vu de près, ce qu’il sait. Ses révélations, qui n’enseignent rien, n’ont pas la simplicité des récits de M. Hansen, et elles n’ont pas l’intérêt de ces papiers secrets récemment publiés en Italie, de cette correspondance diplomatique échangée à un moment donné de 1867 entre M. de Bismarck et Mazzini. Les deux hommes étaient faits pour s’entendre. Mazzini recherchait pour l’Italie révolutionnaire l’alliance de l’Allemagne contre la France, M. de Bismarck ne dédaignait pas pour l’Allemagne l’alliance de l’Italie révolutionnaire, toujours contre la France. Ces intelligences sont édifiantes ; heureusement il y a entre les peuples d’autres sentimens qui règlent leurs relations en les laissant à leurs sympathies naturelles.


CH. DE MAZADE.



LES RICHESSES MINERALES DE LA FRANCE.

Tableau général et description des mines métalliques et des combustibles minéraux de la France, par M. Alfred Caillaux, ingénieur civil des mines; Paris 1875.


Toutes les mines de la France sont soumises à un même régime dont la loi de 1810 a réglé les dispositions; mais les différentes catégories d’exploitations, confondues en droit sous cette uniformité législative, ont eu en fait des destinées très diverses.. Grâce à l’évolution industrielle produite par la machine à vapeur et l’emploi des combustibles minéraux, l’extraction de la houille, qui en France n’atteignait pas 200,000 tonnes à la fin du siècle dernier, dépassait 13 millions de tonnes en 1865 et 17 millions en 1873. Toutefois, quelque prodigieux qu’ait été l’accroissement de la production, la consommation indigène est encore, pour un tiers, tributaire de l’étranger. Des gîtes de fer, si répandus sur notre sol, sortent seulement les deux tiers des minerais qu’élaborent nos usines, et le commerce doit importer en outre des fers, des fontes et des aciers. Enfin nos ateliers ne fournissent qu’un tiers de la quantité des autres métaux employés par l’industrie, et, sur cette proportion déjà si faible, la moitié à peine des minerais mis en œuvre provient de notre territoire. L’insuffisance de la production minérale en France tient-elle à la rareté ou à l’appauvrissement des gîtes? Doit-on l’attribuer au contraire à quelque vice d’organisation, et peut-on alors, par de judicieuses réformes, mettre fin à un état de choses si préjudiciable au développement du travail national? Bien que n’abordant pas aujourd’hui ce problème dans toute la généralité qu’il comporte, M. Alfred Caillaux, dans le remarquable ouvrage qu’il vient de publier, répond à