depuis la révolution de septembre atteignait le chiffre de 1, 980 millions, qui n’en avaient pas produit plus de 505 et nécessitaient une annuité de 59 millions. Ainsi la dette extérieure avait plus que doublé de 1868 à 1873, de 50 millions l’intérêt était monté à 115 : l’année suivante, il n’en fut plus, il ne pouvait plus en être émis ; mais dès les premiers jours de 1875 un décret royal autorisa la création d’une somme de rente extérieure suffisante pour rembourser au taux de convention de 40 francs (le cours était alors de 20 francs à peine) les coupons d’intérêt impayés auxquels d’autres gages avaient été d’abord concédés. Le décret prévoyait une émission de 230 millions de francs environ. Vérification faite des sommes à acquitter en cette monnaie, on a reconnu qu’il fallait une émission de 130 millions de francs de plus.
La dette intérieure suivit une progression plus rapide encore ; dès 1869, la Banque de Paris se chargea d’une négociation de 253 millions au taux moyen de 24 pour 100. La conversion de la dette différée intérieure, les titres créés pour les subventions aux chemins de fer, pour la conversion de charges diverses, augmentèrent successivement la dette de 1 milliard 97 millions. En 1873, le total de la dette intérieure atteignait 2 milliards 865 millions, tandis qu’en 1868 ce total n’était que de 1,515 millions. Depuis, l’augmentation a été toujours croissante. En effet, si le gouvernement du duc de la Torre n’a pu, faute de l’approbation d’une assemblée nationale, négocier de la rente extérieure, il en a agi plus librement avec la dette intérieure, s’appuyant sur des résolutions vagues adoptées par les cortès républicaines, qui laissaient sous ce rapport à peu pi*ès liberté entière au gouvernement. On ne peut donc guère aujourd’hui connaître exactement le chiffre de la dette intérieure. Une première somme de 1 milliard 500 millions en rentes intérieures au taux de 12 francs pour 3 francs avait été remise en garantie de titres divers pendant l’année 1873 ; dans le premier semestre de 1874, le gouvernement dut en créer encore pour 475 millions. Depuis le mois de juin de l’année dernière, aucun compte n’a été publié sur ce sujet. Qu’il suffise de rappeler qu’avant la restauration d’Alphonse XII le cours de la rente extérieure était tombé par suite de la cessation du paiement des intérêts à moins de 19 francs, et celui de la rente intérieure à moins de 12. La dernière révolution politique les a relevés à 23 et à 19.
La dette inscrite portant intérêt ne comprend pas seulement les rentes intérieure et extérieure, elle renferme aussi les inscriptions en faveur des corporations civiles et religieuses dont on a vendu les propriétés, les obligations pour les routes, les chemins de fer, etc. En 1873, le capital de toutes les dettes inscrites portant intérêt