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Page:Revue des Deux Mondes - 1875 - tome 9.djvu/274

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Mansfield et de Sumner, commandés par ce dernier, se tiendront prêts à passer l’Antietam à la suite de Hooker et à l’appuyer dans son attaque. Celui-ci rencontre, à 3 kilomètres au-delà de l’Antietam, sur la traverse dont nous avons parlé plus haut, les avant-postes de Jackson. Les tirailleurs confédérés sont promptement soutenus par Hood, accouru de Dunker-Church, et le combat s’engage dans les bois qui enveloppent, au nord et à l’est, la grande clairière voisine de cette église ; mais presque toute la journée ayant été consacrée aux préparatifs de la bataille, ce premier engagement a commencé fort tard, et l’obscurité vient bientôt séparer les combattans. Grâce aux facilités offertes par le terrain, la résistance opposée à Hooker a été vive, et l’allongement des colonnes fédérales, à la suite d’une marche rapide, n’a pas permis aux assaillans d’engager tout leur monde.

Durant la nuit, le corps de Mansfield passe l’Antietam et vient se placer à 2 kilomètres derrière celui de Hooker ; Sumner doit le suivre au point du jour à la tête du 2e corps. Franklin, avec les divisions Smith et Slocum, quittera à six heures du matin ses bivouacs de Pleasant-Valley ; prenant la route de Keedysville, il pourra donc arriver vers dix heures sur le champ de bataille. Porter avec sa seconde division, celle de Morell, l’atteindra aussi dans la matinée. Toute l’armée fédérale, sauf la division Couch, sera dès lors concentrée sur l’Antietam, et l’occasion d’écraser un ennemi divisé, occasion qu’elle n’a pu saisir ni le 15 au soir, ni pendant toute la journée du 16, s’offrira peut-être encore à elle durant les premières heures de celle du 17. En effet, Mac-Laws, A. P. Hill et Anderson sont encore loin de Sharpsburg, sur la rive droite du Potomac. Lee, qui a facilement deviné le plan de son adversaire, renforce son aile gauche. Jackson, se séparant du centre, vient relever les brigades de Hood dans les bois qu’elles ont défendus avec tant de ténacité la veille au soir, et où elles ont fait de grandes pertes. Le centre, formé par D. H. Hill, le soutiendra au besoin.

Sans perdre un instant, Hooker reprend l’attaque contre l’ennemi qu’il a tâté la veille, et communique à ses soldats cet entrain qui fait de lui un si bon divisionnaire. Mac-Clellan veut attirer toutes les forces ennemies aux environs de Dunker-Church, et le forcer ainsi d’affaiblir son centre et sa droite, puis en profiter pour faire enlever par Burnside le pont de la route de Rohrersville sur l’Antietam. Maîtres de ce passage, les fédéraux, qui menacent Sharpsburg et le gué de Williamsport, obligeront les confédérés à une prompte retraite. La supériorité numérique de son armée permet à Mac-Clellan de tenter cette manœuvre ; mais pour que l’attaque de sa gauche réussisse, pour qu’il puisse recueillir de ce côté