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Page:Revue des Deux Mondes - 1875 - tome 9.djvu/487

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LES
DERNIERS STUARTS

I. History of Scotland, by John Hill Burton, 2e édit., 1873. — II. Burton’s Lives of the lords Lovat and Duncan Forbes, 1871. — III. Roxburghe club, The decline of the last Stuarts. Extracts from the dispatches of british envoys to the secretary of state, Londres 1843.

On oublie trop facilement que ce merveilleux édifice politique du royaume-uni d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande s’est élevé au milieu de la tourmente, et que les convulsions d’une guerre civile furent comme la fièvre inséparable de ce laborieux enfantement. Le XVIIIe siècle a été pour l’Angleterre une époque de transition analogue à celle que la France traverse, un de ces momens pleins de péril, où le passé répudié, l’avenir ébauché, semblent tout prêts à s’entre-choquer fatalement. L’Angleterre sut passer adroitement entre tous les écueils. Voulant la liberté, elle ne marchanda pas la force à la loi, créée par elle-même, sans s’inquiéter des inconvéniens inhérens à toute institution humaine. Le parlement devint la véritable expression du pays et de ses aspirations. Dans ce cadre, nous ne voyons se dessiner aucune figure puissante d’homme d’état ou de grand capitaine : on peut trouver même qu’il y règne une médiocrité générale ; mais les rouages de l’état s’affermissent, la représentation nationale fait son devoir, et de ce concert de médiocrités s’élève une sérieuse et sévère harmonie. Sachant ce qu’elle voulait, résolue à tout subir pour arriver à ses fins, l’Angleterre domina facilement les maladies passagères qui vinrent la troubler pendant son travail d’organisation. Longtemps les cendres du parti vaincu restèrent chaudes, et pendant près d’un demi-siècle les