la chute de la dynastie napoléonienne en 1814 ; il était, après le congrès de Vienne et les cent jours, moins porté que jamais au rétablissement des Bourbons ; mais les nécessités de la politique le contraignirent, comme en 1814, à prendre le parti de Louis XVIII. « Quand on pense, écrivait Gentz le 19 juillet 1815, à quelle hauteur l’Autriche pourrait s’élever en embrassant franchement les intérêts du fils de Napoléon, on est sans doute étonné (la postérité le sera bien plus encore) qu’une résolution pareille ne se trouve pas même comptée aujourd’hui parmi les chances probables, à peine parmi les chances possibles ; mais nous sommes trop engagés dans le système opposé,… trop loin de cette marche indépendante et hardie qui, dans les conjonctures actuelles, nous conduirait à une prééminence décidée dans les affaires de l’Europe, pour qu’il puisse être question de cette mesure. L’empereur d’ailleurs ne s’y prêterait jamais ; les considérations personnelles ont peu de pouvoir sur lui, et l’idée de séparer sa politique de celle des autres cours lui répugnerait absolument : enfin il faudrait, pour réaliser un projet de ce genre, que la cour de Vienne sortît entièrement de son caractère, ce qui n’est ni à présumer, ni, après tout, à désirer. »
« Jamais un monarque n’a eu, comme lui, des entrailles d’état, » disait en 1812 Metternich, en parlant de l’empereur François. On le vit bien à la manière dont ce souverain se conduisit à l’égard de sa fille et de son petit-fils. Gentz écrit en 1816, à propos de l’impératrice Marie-Louise : « Cette malheureuse princesse doit maintenant quitter Vienne pour toujours et s’établir à Parme ; mais, ce qui est bien plus douloureux pour elle, elle doit se séparer de son fils… Cet enfant qui, avec une éducation d’un genre élevé, deviendrait peut-être un homme remarquable, est naturellement condamné à languir dans la médiocrité… Le petit Napoléon… est un objet d’alarme et de terreur pour la plupart des cabinets européens. Il faut avoir assisté aux discussions politiques de l’été dernier pour savoir à quel point le nom de ce pauvre enfant agite et effraie les ministres les plus éclairés, et tout ce qu’ils voudraient inventer et proposer pour faire oublier jusqu’à son existence. » Gentz emploie ici de merveilleux euphémismes pour expliquer l’éducation affadissante et corruptrice à laquelle la raison d’état condamnait cet enfant. « L’empereur, bien moins guidé en cela par ses propres inquiétudes que par une délicatesse que, selon moi, nous poussons beaucoup trop loin, voulant écarter jusqu’au dernier germe de ces terreurs paniques, veut que rien ne rappelle un jour à ce prince l’état de grandeur dans lequel il était né ; il ne doit plus voir les personnes de sa suite (quoiqu’il n’y ait plus autour de lui qu’un très