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groupes de la production houillère en France sont ceux du nord, du centre et du midi ; ils s’étendent sur une superficie de 4,648 hectares et présentent des couches d’une épaisseur qui varie depuis quelques millimètres jusqu’à 16 mètres. Ces couches sont exploitées au moyen de puits d’où partent les galeries d’extraction, dans lesquelles, pour éviter les éboulemens qui compromettraient la vie des hommes et la sécurité de l’entreprise, on est obligé d’avoir recours à des soutènemens en maçonnerie ou en bois. Lorsqu’on emploie ce dernier, et c’est toujours le cas pour les galeries secondaires et souvent même pour les galeries permanentes, on établit de distance en distance et dans un plan perpendiculaire à la direction de la galerie des cadres dont on garnit l’intervalle, soit avec des planches, soit avec des perches, qui maintiennent les terres et en empêchent l’effondrement. Les qualités qu’on demande aux bois employés sont la résistance à l’écrasement et à la compression, l’élasticité et la durée. En tenant compte de ces diverses exigences, les essences qu’on préfère pour bois d’étais sont d’abord le chêne et le châtaignier, puis viennent le pin sylvestre, le pin maritime, le frêne, le saule, l’aune, le bouleau et le charme. Les autres essences, telles que le hêtre, le tilleul et le peuplier, s’altèrent trop rapidement pour être employées. On cherche quelquefois, il est vrai, à les soumettre à des procédés de conservation, et celui qui paraît avoir donné les meilleurs résultats, aussi bien au point de vue de l’économie qu’au point de vue de la conservation, est l’immersion des bois pendant huit jours dans une dissolution de sulfate de fer. Les bois de mines sont faits, soit avec les brins de taillis assez forts pour être employés à cet usage, soit avec les brins provenant des éclaircies de futaie; la quantité consommée en 1876 s’est élevée à 740,000 stères; mais la production indigène, dont une partie a été exportée, a été de 910,550 stères, d’une valeur de 15,700,000 francs, ce qui porte à 17 fr. 25 cent, le prix du stère rendu à la mine. En déduisant le transport et les frais de façon, le stère sur pied ressort à 6 fr. 50 cent, environ.

Sur les 20,400,672 mètres cubes de bois de feu produits par les forêts de la France, le tiers au moins est transformé en charbon pour l’industrie métallurgique ou pour la consommation courante. La carbonisation a pour objet d’enlever au bois les substances qui ne servent pas à la combustion, de façon à obtenir sous le plus petit volume la plus grande puissance calorifique. A l’état ordinaire, c’est-à-dire après huit mois de coupe, le bois contient environ 40 pour 100 de carbone, 40 pour 100 d’eau de composition et 20 pour 100 d’eau hygrométrique. Dans aucun cas, le rendement en carbone obtenu par la carbonisation ne saurait donc dépasser 40 pour 100, mais dans la pratique il reste bien au-dessous de ce chiffre. On carbonise généralement