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Page:Revue des Deux Mondes - 1879 - tome 32.djvu/474

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il n’est pas inutile de rappeler que la conférence de Vienne en 1875 avait demandé qu’on instituât une commission sanitaire internationale permanente, ayant pour but d’étudier l’origine et la prophylaxie des grandes maladies épidémiques se propageant de nation à nation. Il est regrettable que des difficultés de toute sorte aient malheureusement entravé la formation de cette commission internationale. Ses décisions auraient une autorité légitime et incontestable. On dit volontiers que nous sommes dans un siècle scientifique ; est-ce que le moment n’est pas venu de prendre, pour combattre les fléaux qui menacent l’humanité, des mesures vraiment scientifiques ? Une commission permanente internationale, composée des médecins les plus distingués de tous les pays, n’empêcherait certainement pas l’apparition du choléra ou de la peste ; mais au moins elle saurait, dans une certaine mesure, s’opposer à l’extension des épidémies, et en suivant ses conseils on éviterait sans nul doute l’excès des sécurités dangereuses ou des vaines précautions.

Telle est notre conclusion pratique, puisqu’il faut toujours, dit-on, en adopter une. Quant à la peste elle-même, et aux dangers dont elle menace la France, il semble que, depuis quelque temps, l’épidémie s’est ralentie, qu’elle n’a pas dépassé Vetlianka et Astrakhan ; On dit même que l’épidémie est tout à fait éteinte et que, depuis un mois, aucun cas nouveau n’a été signalé. En tout cas, il est probable qu’avant de parvenir jusqu’à nous, le fléau sera arrêté dans sa marche. Il n’y a donc ni à craindre ni à combattre ; mais il faut veiller.


CHARLES RICHET.