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par la création d’une zone intérieure de forêts de pins. Cette délimitation procurerait de grandes économies dans les travaux d’ensemencement et d’entretien des bois. Les semis faits à une excessive proximité de la mer sont très dispendieux à cause des abris qu’ils exigent ; leur conservation est encore plus coûteuse par suite de l’action-desséchante des vents tout imprégnés de sel. Par-dessus toute chose, il convient de renoncer à l’établissement de palissades disposées sur la crête même des premières dunes. Ces obstacles arrêtent le sable, et provoquent une surélévation des dunes, qui les expose à toutes les violences de la mer.


II. — LES PROJETS D’AMELIORATION.

Les navires du plus fort échantillon qui fréquentent actuellement la Gironde sont les paquebots français et anglais. Leur longueur est de 100 à 130 mètres et leur largeur de 13 mètres environ ; leur tirant d’eau en pleine charge atteint ordinairement 7m,50 ; cette limite n’est dépassée que très exceptionnellement. Ces dimensions sont du reste celles des navires à vapeur employés pour les correspondances les plus actives et les plus rapides entre les grands ports de l’ancien et du Nouveau-Monde. Elles répondent le mieux aux conditions présentes des relations maritimes, et tout fait prévoir qu’il en sera ainsi pour un temps assez long. Si d’une part l’accroissement du nombre des passagers, l’augmentation des marchandises, poussent à l’agrandissement des navires, de l’autre la concurrence universelle qui s’établit entre tous les pavillons offre des moyens de transport plus fréquens, et par suite raréfie le fret disponible à chaque départ. De telle sorte qu’après diverses tentatives plus audacieuses qu’heureuses, les compagnies de navigation se sont restreintes aux dimensions indiquées plus haut ; tout en offrant un grand confort aux passagers et en permettant de réaliser de rapides traversées, elles assurent aux bateaux d’excellentes qualités nautiques et donnent les recettes les plus avantageuses.

Le port de Bordeaux serait donc dans les meilleures conditions possibles pour le présent et sans nul doute pour un long avenir, s’il pouvait régulièrement à chaque flot recevoir, des navires calant 7 mètres 50, mais actuellement de tels bâtimens ne peuvent remonter jusqu’au port que durant les grandes marées, c’est-à-dire pendant quatre ou cinq jours par quinzaine. Pour que ce port devînt accessible durant les petites marées, il faudrait approfondir de 2 mètres environ certains passages les moins praticables. La chose serait facilement réalisable avec les puissans engins modernes, si le lit du fleuve reposait sur un fond d’argile ou de